Me Lorraine TOUPAS, notaire à ACHÈRES

Avec la hausse du prix de l'immobilier, les petites maisons jouent habilement des coudes avec les grosses demeures sur le terrain de la séduction. Leurs propriétaires préfèrent bien souvent leur greffer une jolie extension pour qu'elles offrent plus d'espace et de confort. Une opération gagnante en comparaison avec le prix d'acquisition d'une vaste villa. Et la satisfaction de voir son bien qui grandit avantageusement pour jouer dans la cour des grands ! Reste à appliquer la bonne recette pour réussir cette absorption de mètres carrés en plus.

La bonne idée ! À défaut de réaliser une extension, pensez à aménager les combles de votre maison pour augmenter sa surface habitable. 

Je choisis la forme idéale

Qu'il s'agisse de prendre de la hauteur ou de s'étendre en largeur, les solutions pour agrandir sa maison ne manquent pas. Reste à trouver la forme qui va avantager l'esthétique tout en privilégiant le côté pratique.
Côté style. Bien des architectes et maîtres d'œuvre ne manquent pas d'imagination lorsqu'il s'agit de greffer une extension.
À tel point que des maisons arborent un style qui les change du tout au tout ! Il s'agit souvent d'un projet qui privilégie la créativité car il faut partir du bâtiment existant pour créer un ensemble harmonieux. Des choix stylistiques qui reposent généralement sur des approches contemporaines. À l'instar de constructions aux lignes très sobres, voire cubiques, qui confèrent à l'ensemble une vraie personnalité. Parfois, la maison prend de la hauteur avec la création d'un étage qui économise l'emprise au sol. Les ossatures bois autorisent une grande créativité car la mise en œuvre se prête à de nombreuses configurations. Les matériaux participent également à la réussite esthétique du projet. À l'instar des bardages zinc ou bois qui  cohabitent bien avec les murs en pierre, et confèrent une réelle élégance à l'ensemble.
Règlementation. Pour agrandir une construction existante, vous êtes obligé de recourir à un architecte si la surface de plancher après travaux dépasse 150 m².

RÉGLEMENTATION THERMIQUE ? Pour les extensions de grande taille, ? 150 m2 ou ? 30 % de SHONRT créée, il faut se conformer aux exigences de la RE 2020.

J'optimise l'espace à vivre

Pour que l'extension donne toute sa dimension, il faut identifier ses attentes et prendre un peu de recul par rapport à ses besoins futurs. Quel type de pièces faut-il rajouter en fonction de son mode de vie ?
Côté fonctionnel. Parmi les endroits préférés de la maison, la pièce à vivre et la suite parentale arrivent en tête. Ce qui incite à réaliser une extension lorsque la famille s'agrandit.
S'il s'agit de disposer de plus de place dans le séjour, la solution passe par la création d'une véranda qui constitue un bâti. Une solution qui privilégie les apports en luminosité naturelle tout en ménageant une belle surface au sol.
Pour les besoins du télétravail, un agrandissement peut comporter un espace mezzanine. Il présente l'avantage d'offrir une atmosphère chaleureuse.
Avec l'arrivée du dernier né de la famille, bien des couples se laissent séduire par la suite parentale. Une chambre très fonctionnelle qui compte un petit hall, un espace dressing, une salle d'eau avec douche… De quoi disposer de plus d'intimité puisque cet espace ne se trouve pas dans l'environnement immédiat des autres pièces de nuit.
Règlementation. Si vous réalisez une extension inférieure à 20 m2 dans une zone non couverte par un PLU, une déclaration préalable de travaux suffit. En secteur PLU, cette surface ne doit pas dépasser 40 m2.

Je privilégie les performances énergétiques

Cette nouvelle configuration doit aussi être l'occasion de faire évoluer la maison au niveau de ses performances énergétiques. C'est le moment de repenser l'isolation, la production d'énergie.
Côté consommation. Du haut de ses quelques décennies, la maison avoue sans doute des faiblesses au niveau de son système de chauffage ou de ses menuiseries. C'est l'occasion de s'intéresser à la RE 2020 (réglementation environnementale) qui privilégie la bonne orientation, les apports de lumière, l'isolation, la limitation de consommation d'énergie (primaire et non renouvelable). Elle vise aussi à améliorer le confort de vie, hiver comme été, avec un seuil de 26° à ne pas dépasser la nuit et 28° le jour. Enfin, la mise en œuvre du système constructif doit diminuer l'impact carbone.
Règlementation. Pour les extensions de moins de 150 m2 et moins de 30 % de surface SHONRT créée, une réglementation thermique "allégée" s'applique, beaucoup moins exigeante que pour les bâtiments neufs, et exempte d'étude thermique.

Je compose avec les règles d'urbanisme

Seule limite à l'imagination, les règles qui encadrent toute construction au niveau du plan local d'urbanisme.
Côté urbanisme. L'architecte ou maître d'œuvre va tenir compte des différentes dispositions liées par exemple à l'emprise au sol, la hauteur de l'extension, l'implantation par rapport aux limites séparatives, l'interdiction de certains coloris… En secteur sauvegardé ou protégé, le projet doit être soumis à l'Architecte des Bâtiments de France. Dans les communes non couvertes par un document d'urbanisme, le droit des sols est régi par défaut par le Règlement National d'Urbanisme.
Règlementation. Demandez conseil au service urbanisme de votre mairie pour être informé des mesures qui peuvent impacter la configuration de votre projet.

À SAVOIR ! Une extension entraîne une hausse de la surface habitable de la maison, qui s'accompagne aussi d'une augmentation de la taxe d'habitation.

Je fais appel aux professionnels

Les travaux vont d'autant mieux se mettre en œuvre qu'ils seront confiés à des professionnels du bâtiment. Sans compter toutes les garanties qu'ils vont procurer si des malfaçons surviennent.
Côté prestation. Le recours à un architecte ou un maître d'œuvre permet de disposer d'une réalisation sur mesure. Chaque projet se démarque par son identité propre.
Règlementation. Avec les assurances souscrites par les entreprises du bâtiment, vous bénéficiez d'une garantie décennale en cas de malfaçons.

40 m2: Surface à partir de laquelle il faut demander un permis de construire dans une zone couverte par un PLU (Plan Local d'Urbanisme).

Christophe RAFFAILLAC